Mardi 11 septembre 2007
Je n’ai pas l’habitude de faire des discours ici à propos de ce qui sort des têtes de nos politiciens, mais maintenant que je n’ai écrit rien de neuf sur mon site depuis presque six mois, l’anniversaire du jour est un bon prétexte pour une petite exception.
Ce qui se passe actuellement en Allemagne (et plus ou moins dans beaucoup d’autres pays qui parlent beaucoup des avantages de la liberté et de la démocratie, tout en les abolisant lentement par l’introduction de plus en plus de surveillance et par la limitation universelle des droits du citoyen) présente en effet quelques similitudes avec les années 30 — Viktor Engelmann a composé un tableau avec quelques analogies intéressantes (en allemand seulement) — mais je reste plutôt rassuré que la bonne explication pour tout cela se trouve dans la loi du rasoir d’Hanlon: « N’attribuez jamais à la malignité ce qui peut s’expliquer simplement par la stupidité. » Apres avoir lu cette transcription d’une interview récente faite par des très jeunes reporters (« ARD-Morgenmagazin-Kinderreporter »), vous allez peut-être comprendre ce que je veux dire :
Question : Avez-vous un ordinateur ?
Hans-Christian Ströbele : Oui, malheureusement, mais parfois il n’est pas d’accord avec moi et ça ne marche pas comme ça devrait.
Guido Westerwelle : Disons que pour moi, un ordinateur est plutôt un instrument tout simple, comme par exemple un marteau ou un clou.
Question : Utilisez-vous aussi Internet ?
Peter Struck : Ouais, je me sers de ça aussi.
Ströbele : Je crois que j’ai été sur le Web une ou deux fois jusqu’à présent.
Brigitte Zypries : Je ne fais pas partie de ceux qui tripote sur le Web. Quand je me sers de ça, c’est parce que j’ai des question concrètes, et je regarde toujours où je peux trouver la réponse.
Michael Glos : J’y vais seulement quand je cherche quelque chose de particulier, par exemple des vieux commentaires de presse ou quelque chose comme ça.
Question : Avez-vous choisi une page d’acceuil vous-même ?
Ströbele : Non. Je ne sais même pas ce que c’est.
Question : Nommez quelques logiciels de navigation, s’il vous plaît.
Zypries : Logiciels de navigation ? Qu’est-ce que c’est encore, un logiciel de navigation ?
Struck : Je ne sais pas.
Ströbele : Je sais seulement qu’il y a des gens qui ont développé un logiciel qu’on peut utiliser pour trouver quelque chose à partir de certains mots-clés, mais je ne le démarre jamais.
(Commentaire d’une intervieweuse : Bon, s’ils n’utilisent presque jamais leurs ordinateurs, je pense qu’on peut juste passer les autres questions.)
Question : Bon … avez-vous votre propre site Web ?
Ströbele : Exactement ! J’ai un site Web, mais je ne sais pas du tout comment l’utiliser. Je ne le mets pas à jour moi-même, mais j’ai des collaborateurs qui sont beaucoup plus jeunes que moi.
Struck : Et toi, as-tu aussi un site Web ?
Intervieweuse : J’en ai fait un moi-même une fois. J’ai participé à un cours où j’ai appris ça.
Même si Angela Merkel and Wolfgang Schäuble n’étaient pas parmi les interviewés, je suis convaincu qu’ils ne s’en seraient pas sortis de manière beaucoup plus élégante. Le problème ici est que ces gens n’arrivent pas ou bien à s’apercevoir de leur incompétence à propos des nouvelles technologies, ou bien à en tirer les conséquences (donc à acquérir les connaissances nécessaires ou à céder ces sujets à des gens plus compétents).
Mais assez lamenté — finalement c’est le 11 septembre aujourd’hui, grand temps donc un peu de nouvelle agitation. Suivons donc la proposition de Wolfgang Schäuble ce matin : cessons de discuter à propos de ses plans de surveillance, réalisons-les maintenant ! Et puis une autre bonne idée aujourd’hui vient de Franco Frattini : pour bloquer le terrorisme, interdisons simplement les mots de recherche dangereux !
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